Format : 1 album
Durée : 45’29
Packaging : digipack
Année de sortie : 2005
Production : MusTraDem
Distribution : L’Autre Distribution

Musiciens

Norbert PIGNOL : accordéons diatoniques

Concept / Composition / Interprétation / Enregistrement : Norbert Pignol
Réalisation / Mixage / Mastering : Pascal Cacouault
Graphisme : Rémi Pollio (5ème Ciel)
Photo : José Kahan

Produit avec le soutien de la Ville de Grenoble

Norbert Pignol | Féline

Enregistré dans la solitude d’un chalet de montagne à la splendeur de l’automne 2004, Féline est le cadeau d’un artiste qui a surmonté les séductions de la virtuosité…même si celle-ci réapparaît, joyeuse et décomplexée, dans certaines pièces (« Anamorphose », « Opulence »).

L’homogénéité qui caractérise l’album, entre pièces écrites et improvisées, est la marque d’un travail minutieux, d’une concision qui surprend de la part d’un artiste qui se dit fasciné par les musiques répétitives…Il est vrai que les ombres de Penguin Café Orchestra, de Satie et surtout de Wim Mertens rôdent ici ou là dans cet album qui fait la part belle au silence, au soupir furtif, à l’accord étiré, à la recherche de la note pure.

Norbert Pignol se promène entre solide et liquide, du minéral à l’animal, entre gravité et fantaisie, d’enivrantes mélodies en évocations bruitistes, tel un chat sur son clavier, par petites touches. L’accordéon diatonique, compagnon de toujours, fonctionne ici tel un miroir ouvert sur les mondes du rêve éveillé (« Orrorine », « Poursuite », « A l’ombre »). Quelques coups de griffe sur le bois et c’est une course solitaire sous un ciel sonore dévasté. Des effets acoustiques, minimalistes et inédits acquièrent ainsi une puissance poétique insoupçonnée. Il est bien ici question de matière, d’air, de mécanique mis au service de la beauté.

A l’instar d’un André Minvielle, l’artiste prend parfois, dans cet album, un plaisir nouveau à mélanger notes, lettres et mots comme dans un chapeau («Solidute ») ou à faire résonner sa voix à 3h du matin entre ses quatre murs (« Ingénu »). Surgissent d’étonnantes et pudiques vignettes d’un quotidien poétique et rêvé (« Parlé dans l’eau », « Délice »).

Langoureuses comme un alcool lent, les danses de couple parfois invoquées (« Féline », « Grasse mat »), issues de l’univers traditionnel à la racine duquel l’artiste se nourrit, parsèment le voyage comme les différentes étapes d’un acte amoureux.

Chaque pièce de l’album, à la manière d’un haïku, devient ainsi fenêtre sur un univers profondément sensuel, à la fois intemporel et actuel.

Artiste et compositeur en perpétuelle recherche, Norbert Pignol offre aux battements de son coeur la chambre d’écho de son instrument comme Cocteau faisait entendre le sien dans ses films.